By Gilles Boquérat
Lorsque les Chinois occupèrent les îles Paracels au début de l’année
1974, la réaction, ou plutôt l’absence de réaction officielle, retint
l’attention de l’ambassade de France à New Delhi. Un diplomate se
déplaça pour rencontrer le chef du bureau des affaires chinoises au
ministère des Affaires étrangères indien. Ce dernier commenta que «
l’occupation par la force des îles Paracels doit être considérée comme
le signe précurseur d’une stratégie des mers du Sud, qui, de la part de
Pékin, vise à encercler l’Asie du Sud-Est et à y exercer en fin de
compte la plus grande influence possible dans les domaines stratégique,
politique et économique ». Les îles Spratleys également revendiquées
pourraient bien être le prochain objectif, permettant à Pékin de
contrôler une voie de passage stratégique. Encore plus préoccupante
était la mansuétude de Washington qui, dans un front anti-Moscou,
pourrait permettre à l’avenir une certaine extension de l’influence
chinoise dans tout l’océan Indien et jusqu’à la côte orientale de
l’Afrique. Quarante ans plus tard, si l’Union soviétique a disparu et
que les États-Unis sont sur leurs gardes vis-à-vis de Pékin, l’hypothèse
n’en demeure pas moins valable avec la Chine construisant à Djibouti sa
première base militaire à l’étranger et l’Inde étant de plus en plus
préoccupée par les intrusions croissantes de la Marine chinoise dans son
périmètre traditionnel de sécurité.
Pour la suite et l'intégralité de l'article publié dans le numéro 54 - 55 de la revue Outre-Terre intitulé, Nouvelle Delhi ? : Rivalités océaniques entre l’Inde et la Chine
(lu 331 fois, au 26 juin 2020)
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