By Bernard Bret
Naguère décrit comme une zone explosive par Josué de Castro, le Nordeste constitue encore une région-problème dont les indicateurs économiques et sociaux sont médiocres, sinon mauvais, inférieurs en tous les cas aux valeurs nationales. Malgré les progrès de ces dernières années, pourquoi les Nordestins n’ont-ils pas, en moyenne, les mêmes revenus, les mêmes services publics, les mêmes opportunités d’emploi que les autres Brésiliens ? C’est là une configuration socio-spatiale que la notion de justice spatiale (injustice spatiale, en l’occurrence) peut éclairer.
L’histoire, et non la nature, explique la persistance de la pauvreté dans le Nordeste.
À l’époque du cycle du sucre (XVIe et XVIIe siècles), la plantation esclavagiste y a été la matrice d’une société radicalement injuste, cependant que la logique coloniale organisait le territoire pour y enraciner la dépendance. Les découpages administratifs le montrent encore aujourd’hui : le Pernambouc, bande de terre ouverte sur l’océan à partir d’une étroite façade littorale, relève d’une géopolitique comparable à celle qui, en Afrique, a dessiné plus tard le Bénin ou le Togo. Injustice interne et dépendance externe allaient de pair, cohérentes avec une croissance sans développement, croissance parce qu’augmentait la production de richesse – le sucre de canne – mais sans développement parce que cela installait la grande majorité dans la servitude et la pauvreté.
L’esclavage, certes, a marqué tout le pays. Mais son héritage particulièrement pesant dans le Nordeste a entravé les nécessaires reconversions économiques…
Pour la suite et l'intégralité de l'article publié, en français, dans le numéro 56 de la revue Outre-Terre intitulé, "Le Brésil et la révolution géopolitique mondiale" : Le concept de justice spatiale appliquée au Nordeste
La version portugaise est disponible sur le site internet de la revue franco-brésilienne de géographie Confins : Justiça Espacial
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