By Michel Gurfinkiel
La Mésopotamie est, entre l’an 4000 avant l’ère chrétienne et l’an 3000, l’un des premiers foyers de la
vie urbaine. Des dizaines de cités de plusieurs milliers d’habitants apparaissent alors dans cette région.
Ainsi Uruk, l’Erekh biblique : « En -3200, c’était la plus grande ville du monde, avec cinquante mille
habitants à son apogée », écrit l’historien américain James Scott dans un ouvrage récent, Against the
Grain. C’était aussi la capitale d’un Empire : non seulement les rois d’Uruk dominaient les régions
agricoles avoisinantes et des cités secondaires, mais de surcroît ils contrôlaient un vaste réseau
d’échanges « allant du Caucase au golfe Persique et du plateau iranien à la Méditerranée orientale ».
Mais l’archéologie révèle aussi qu’Uruk et les autres cités mésopotamiennes sont souvent frappées par des crises graves. La vie urbaine s’effondre, la population diminue brutalement, les Empires se disloquent. Ces « collapsus » semblent constituer la règle plutôt que l’exception.
Comment les expliquer ? Scott avance diverses hypothèses. Mais « plus nous disposons de sources écrites, plus les références aux maladies infectieuses et aux épidémies se multiplient : tuberculose, typhus, peste bubonique, variole ». En akkadien, épidémie se dit « mort certaine », « anéantissement ». C’est la rançon quasi automatique de la densité humaine, de l’exposition des humains à un nombre croissant d’espèces animales domestiquées, et des échanges commerciaux : autant de circonstances qui permettent aux bactéries et aux virus de se propager, s’hybrider, de muter…
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Pour la suite et l'intégralité de l'article publié, en français, dans le numéro 57 de la revue Outre-Terre intitulé, Virus planétaire - Géopolitique de la Covid-19 : https://www.cairn.info/revue-outre-terre-2019-2-page-241.htm.
Le volume est, lui, disponible dans les boutiques, librairies et bibliothèques numériques suivantes :
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