By Eric Frécon
La Covid-19 à Singapour ? Tout avait si bien commencé…
Sitôt apparue la première vague revenait la même rengaine, déjà entendue lors des crises précédentes (SRAS en 2003, H1N1 en 2009, récession en 2009) et fondée sur la même efficacité : le pays mettait tout en œuvre pour protéger sa population face à la Covid-19. La méthode singapourienne était à juste titre célébrée. Sa technologie profitait d’importantes ressources humaines, tels les conscrits, pour actualiser tracking et mapping. Tout était sous contrôle. Ou presque. Car début avril, le gouvernement a soudainement dû revoir son discours. Depuis l’indépendance en 1965, on le connaissait jusqu’alors adepte de la « sécuritisation » chère à l’école de Copenhague des Relations internationales. Toujours prompt à alimenter le mythe de sa vulnérabilité, propice au développement de moyens extraordinaires, le gouvernement renforçait par la même occasion son « pacte hobbesien ». Celui-ci était nécessaire pour solidariser la société multiraciale face à un hypothétique ennemi commun. Mais cette fois-ci, point de menace construite et instrumentalisée ; le risque était sérieux. À nouveau frappa le syndrome de 1942 – quand les Japonais, attendus sur les côtes au sud, débarquèrent finalement, contre toute attente, depuis la péninsule au nord et infligèrent à l’empire britannique la pire défaite de son histoire, selon Churchill lui-même.
Dans un même aveuglement, alors que think tanks et budgets singapouriens continuaient à faire la part belle à la sécurité « traditionnelle », comme en témoignent les budgets de la défense ou le peu d’intérêt porté à la COP21, c’est une menace qualifiée de « non-traditionnelle » (non-étatique) qui a frappé…
---
Pour la suite et l'intégralité de l'article publié, en français, dans le numéro 57 de la revue Outre-Terre intitulé, Virus planétaire - Géopolitique de la Covid-19 : https://www.cairn.info/revue-outre-terre-2019-2-page-169.htm.
Le volume est, lui, disponible dans les boutiques, librairies et bibliothèques numériques suivantes :
No comments:
Post a Comment